Le psychologue Carl Jung (essentiellement le père de la typologie) a beaucoup parlé des fonctions cognitives, que Katherine Cook Briggs et Isabel Briggs Myers ont ensuite utilisées pour créer le système MBTI que nous utilisons aujourd’hui. Ces huit fonctions sont essentielles pour comprendre comment vous fonctionnez dans le monde, et elles valent la peine d’être connues en tant qu’outil pour vous aider à approfondir la façon dont vous et n’importe qui d’autre fonctionne. C’est aussi en utilisant les descriptions des fonctions cognitives du MBTI que nous avons appris à nous faire une idée des gens dans la vie réelle, sans qu’ils aient besoin de passer le test de personnalité au préalable.
Fonction cognitive : définition
Les fonctions cognitives sont les processus cérébraux par lesquels l’être humain reçoit les informations sur son environnement, les traite, les manipule, les communique et s’en sert pour agir. Elles concernent :
- La perception
- L’attention
- La mémoire
- Les fonctions exécutives
- Le langage oral
- Le langage écrit
- Le calcul
- La représentation dans l’espace et dans le temps
- Le geste
- Le raisonnement
- Les émotions
- La capacité à se connaître, à interagir avec autrui.
Les réseaux neuronaux du cerveau supportent les fonctions cognitives. Toute activité intellectuelle suppose la gestion et l’intervention simultanée de plusieurs réseaux neuronaux.
Le développement cognitif de l’enfant est le résultat de la confrontation entre son patrimoine génétique (ses compétences précoces) et son environnement (affectif, physique, familial, social…). La plasticité cérébrale permet l’acquisition de nouvelles compétences grâce au « recyclage neuronal » : l’enseignement permet de détourner de leur fonction des réseaux neuronaux afin de permettre de nouveaux apprentissages (cf. Stanislas Dehaene « Les neurones de la lecture.
Fonctions cognitives : liste
Les 8 opérations cognitives sont essentielles pour comprendre comment vous fonctionnez dans le monde, et elles valent la peine d’être connues en tant qu’outil pour vous aider à approfondir la façon dont vous et n’importe qui d’autre fonctionne.
Les différentes fonctions cognitives du MBTI sont au nombre de huit au total ; détaillons ci-dessous la composition de chacune d’entre elles.
Les 8 fonctions cognitives du MBTI
Voici les facultés cognitives :
Sensation extravertie [Se]
La sensibilité extravertie utilise le goût, le toucher, l’odorat, le son, le mouvement et la vue pour absorber facilement les informations du monde physique. Très observatrices, ces personnes repèrent des détails que les autres ne remarquent pas, et certaines ont même une mémoire photographique. Elles aiment l’excitation, la spontanéité, les nouvelles expériences et les biens matériels.
Sensation introvertie [si]
La perception introvertie consiste à comprendre le monde à travers les précédents et les expériences passées. Les personnes introverties s’épanouissent dans la routine, la tradition, l’organisation et les règles. Elles sont souvent très à l’écoute de leur corps et ont des façons spécifiques de faire les choses qui fonctionnent pour elles afin d’accomplir leur travail. Elles sont responsables, fiables et prudentes.
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Pensée extravertie [Pe]
La pensée extravertie consiste à exprimer ses pensées en utilisant la logique, la raison et l’analyse. Les penseurs extravertis sont clairs et concis, directs et insensibles aux appels émotionnels. Ce sont souvent de bons orateurs et écrivains, qui ont des arguments et des théories réfléchis et bien documentés. Les penseurs extravertis aiment convaincre les gens de ce qu’ils pensent et mettre en œuvre de nouvelles idées.
Pensée introvertie [Pi]
La pensée introvertie est une fonction qui cherche à comprendre les idées personnelles en utilisant un cadre profondément spécifié. Les introvertis sont constamment en train d’explorer leurs propres pensées dans une tentative d’être rationnels et raisonnables, écartant lentement les autres idées avant d’arriver à leurs propres conclusions fermes [et ils sont souvent réservés sur la façon dont ils sont arrivés à ces conclusions].
Intuition extravertie [ie]
L’intuition extravertie consiste souvent à remarquer des modèles, des symboles et des connexions dans le monde que les autres ne voient pas. L’intuition extravertie vit pour les possibilités, s’exprimant souvent par un tumulte d’idées ou un brainstorming externe constant. Ils peuvent parler de beaucoup de choses qu’ils veulent faire, mais ne pas aller jusqu’au bout. Pour eux, tout cela fait partie du processus pour arriver à la meilleure idée.
Intuition introvertie [Ii]
J’ai entendu un jour que l’intuition introvertie était décrite comme “savoir sans savoir comment”, ainsi que “penser sans penser”. C’est la plus mystique de toutes les fonctions du MBTI. Les personnes qui ont cette fonction ont tendance à tirer des conclusions sans avoir une idée claire de la façon dont elles y sont arrivées. Elles sont sages, convaincues, et ont toujours un plan pour travailler vers une image plus grande et cherchent à construire et à comprendre des systèmes complexes. Les intuitifs introvertis sont toujours en train de traiter en arrière-plan et ont régulièrement des réalisations “a-ha !” lorsque les réponses sortent tout simplement de nulle part.
Sentiment extraverti [Se]
Les sentiments extravertis sont liés à l’harmonie, au rapprochement des gens et à la sollicitude. Les extravertis ont une grande capacité à lire les émotions des autres ; ils sont de grands empathiques, absorbant les sentiments des autres autour d’eux au point qu’ils ne peuvent parfois pas dire quels sont leurs propres sentiments. Elles écrasent et contournent facilement les conflits, et sont généralement très sociales.
Sentiment introverti [si]
Le sentiment introverti est une fonction qui concerne l’authenticité, l’individualisme et les valeurs. Les introvertis savent ce qu’ils croient, ont une forte conscience de soi et peuvent facilement identifier leur expérience personnelle des émotions. Ce sont souvent des militants au franc-parler et ils aiment aider ceux qui sont dans le besoin. Elles n’ont pas de sentiments plus forts que les autres personnes qui utilisent cette fonction, mais elles les maîtrisent mieux et peuvent les mettre au service du changement — de soi, des autres, de la société.
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Les types de personnalité MBTI
Voici les types de personnalité du MBTI et leurs points faibles, leurs talons d’Achille. Chacun d’entre nous a une petite bête noire en lui, prête à surgir lorsque le stress et la fatigue font leur apparition. Dans cette première partie, plongeons dans les eaux troubles des ISTJ, ISFJ, INTJ, INFJ, ESTP, ESFP, ENTP et ENFP, et découvrons comment ils gèrent leur côté obscur.
Les Types Obsessionnels : ISTJ et ISFJ
Nos amis ISTJ et ISFJ sont les gardiens du temple. Ils ont cette idée bien ancrée que les traditions et les méthodes éprouvées sont l’assurance d’un fonctionnement harmonieux de la société, de la famille et même de leur propre vie. En général, ils sont résistants aux bouleversements du monde concret qui les entoure. Mais voilà, quand les idées abstraites et les remises en question percutent leur réalité, c’est comme si on ébranlait les fondations de leur forteresse. Les Ne-dom, tels que les ENTP et les ENFP, aiment jouer avec l’inconnu, tandis que nos ISTJ et ISFJ préfèrent le connu, le solide. C’est là que ça coince.
Les Visionnaires Torturés : INTJ et INFJ
Les INTJ et INFJ sont des penseurs profonds, perdus dans leurs propres méandres intellectuels. Les choses simples de la vie quotidienne peuvent vite les agacer. Les bruits, les mouvements incessants, le chaos de l’existence ordinaire, tout cela les perturbe. Leur fonction dominante Ni les pousse à rechercher la signification profonde des choses. Les Se-dom, comme les ESTP et les ESFP, eux, sont tout le contraire. Ils aiment l’action immédiate, les sensations brutes. C’est un peu comme si les INTJ et INFJ essayaient de comprendre pourquoi quelqu’un veut manger des frites alors que le monde regorge de mille saveurs. C’est un mystère pour eux.
Les Aventuriers de l’Instant : ESTP et ESFP
Les ESTP et ESFP sont les maîtres de l’instantanéité. Ils préfèrent l’improvisation à la planification, se nourrissant de spontanéité. Ils sont constamment à la recherche de nouvelles sensations, de défis à relever. Cependant, leur enthousiasme peut sembler déconcertant pour les Ni-dom, en particulier les INTJ et INFJ, qui préfèrent des activités plus cérébrales et abstraites. C’est comme si les ESFP essayaient de faire entrer de la lumière dans une pièce obscure et que les INTJ se battaient pour garder les ombres.
3 façons d’utiliser les fonctions cognitives du MBTI
Il existe de nombreuses observations sur les fonctions cognitives qui méritent d’être notées. Elles peuvent vous être utiles dans votre vie quotidienne. Vous trouverez ci-dessous trois d’entre elles.
Attribuer des types aux autres
Beaucoup de gens s’intéressent à l’attribution de types à leurs amis, leur famille, les célébrités, leurs enfants, leurs patrons. Lorsqu’on fait cela pour des personnes qui n’ont pas passé le test MBTI, les fonctions décrivent exactement les caractéristiques qu’on recherche. [N’oubliez pas que les fonctions extraverties sont les plus faciles à repérer, alors ne tirez pas de conclusions hâtives sur un type avant d’avoir eu le temps de vous en faire une idée].
Repenser l’opposition entre E et I
Tant que nous y sommes, parlons également des introvertis et des extravertis. Et aussi des termes qui ont moins à voir avec votre degré de sociabilité qu’avec l’orientation de votre fonction cognitive dominante.
Par exemple, les ENFP et les ENTP sont souvent solitaires pendant de longues périodes et sont des penseurs profonds. Ils ont souvent l’impression d’être des introvertis, mais la façon dont ils traitent le monde — par l’intuition extravertie [1er], en remarquant les modèles dans l’univers, en voyant ce qui pourrait être — est orientée vers l’extérieur, vers leur réalité physique plutôt que vers leur expérience interne, ce qui en fait des extravertis dominants.
Utiliser des fonctions inférieures
Les fonctions inférieures se manifestent souvent par nos vices ou nos comportements en situation de stress. Par exemple, un INFJ ou un INTJ peut se laisser aller à l’excès et au matérialisme. Un INFP ou un ISFP peut s’emporter par des critiques verbales ou donner des ordres aux gens [te inférieur], même s’ils sont normalement du type “vivre et laisser vivre”. Apprendre à s’engager de manière saine avec sa fonction inférieure est une quête de toute une vie.
En fin de compte, les fonctions cognitives agissent comme des codes secrets du MBTI. Elles peuvent vous aider à vous comprendre et à comprendre les autres de manière plus profonde et plus intéressante. Maintenant que vous savez tout sur elles, il est probable que vous ne pourrez pas vous empêcher de les remarquer en action.
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Troubles des fonctions cognitives
Les troubles cognitifs se définissent par une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions cognitives résultant d’un dysfonctionnement cérébral, quelle qu’en soit l’origine.
Ils peuvent être :
- globaux : toutes les fonctions cognitives sont affectées de façon homogène. On parle alors de déficiences intellectuelles
- spécifiques à une ou plusieurs fonctions cognitives particulières.
Les troubles cognitifs peuvent apparaître aux différents stades de la vie : congénitaux, apparaissant au cours de l’enfance, de l’adolescence ou à l’âge adulte.
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